Actus

Communiqué

Date : 23/05/2018

Communiqué inter-fédérations et réseaux musiques

Poursuite de la démarche inter-réseaux et fédérations après la plénière du 16 avril 2018 à l’Assemblée Nationale.

Vingt-deux fédérations nationales et réseaux régionaux des musiques ont, le lundi 16 avril dernier à l’Assemblée Nationale, ouvert une concertation large sur les politiques publiques en faveur de la musique. Les 120 participants, représentant une pluralité des musiques d’aujourd’hui, ont partagé leurs analyses respectives des enjeux auxquels sont confrontés les acteurs des musiques, convergeant en premier lieu sur la nécessaire affirmation de la diversité des initiatives (artistiques, des acteurs, des projets, des modèles économiques...).

Diversité qui a fait l’objet des interventions des réseaux et fédérations, dans un élan inédit réunissant les acteurs de la création, la production, la diffusion et des pratiques des musiques, représentant majoritairement des initiatives privées qui enrichissent et dynamisent les territoires, portent une forme d’utilité sociale et concourent à l’intérêt général, souvent en partenariat avec des collectivités territoriales et parfois le ministère de la Culture.

Diversité qui, selon Emmanuel Négrier, chercheur en science politique invité à introduire les débats, a représenté pendant dix années un socle des politiques publiques de la culture, prenant en compte l’expérience musicale des personnes, les modèles économiques, les activités, et les philosophies d’intervention. Or, l’ensemble des participants partage l’analyse que les politiques publiques, telles qu’elles sont dessinées aujourd’hui, risquent de restreindre la diversité pourtant défendue dans les discours tenus.

Ces coopérations et partenariats essentiels qui participent d’un écosystème sont en grand danger si les orientations concernant, tant le projet de Centre National de la Musique que l’ensemble de la politique du ministère, ne prennent pas mieux en compte la diversité des initiatives privées d’intérêt général.

Tous, d’une même voix, ont appelé de leurs vœux à des politiques publiques en faveur des musiques, intégrant la complexité de ce champ culturel, dans sa construction historique et sa structuration actuelle, du national au local.


Date : 14/05/2018

Communiqué de la FEDELIMA

Politiques publiques de la culture : création du Centre National de la Musique

Madame la Ministre de la Culture a annoncé, mercredi 25 avril dernier, le démarrage d’une phase de préfiguration opérationnelle d’un Centre National de la Musique dont l’ouverture est souhaitée au début de l’année 2019. La FEDELIMA se félicite d’une telle perspective qui conduira à la mise en œuvre d’un nouvel outil d’accompagnement et de renforcement des politiques publiques des musiques.

L’intelligence du Ministère de la Culture, après avoir ouvert son périmètre dans les années 80/90, a été de favoriser une pensée multiscalaire de la musique et une structuration « à la française » de ce domaine. Nous sommes aujourd’hui en train de récolter les fruits d’un long processus en termes de créativité de la population et d’émancipation des personnes. Notre enjeu est à la fois de prolonger et d’entretenir ces évolutions remarquables.

C’est cette richesse et cette complexité que la FEDELIMA souhaite faire vivre et encourager au sein du futur Centre National de la Musique.

Les musiques s’inscrivent selon nous, pleinement au cœur des problématiques de nos sociétés. Elles peuvent être considérées d’un point de vue pragmatique, ce qui est le parti du discours de notre Ministre qui décrit ce domaine en tant que « filière ».

Notre propos n’est pas de nier les aspects « macros » et industriels, mais d’ouvrir le champ de réflexion plus largement, d’en restaurer la complexité, le caractère pluriel et de souligner la richesse de son écosystème...


Date : 05/04/2018

Communiqué des réseaux de lieux intermédiaires et indépendants

Dans la continuité du travail réalisé depuis quatre ans (forums nationaux, charte de la coordination nationale des lieux intermédiaires et indépendants), nos différentes organisations, réseaux et syndicats du spectacle vivant et des arts plastiques, réunissant des centaines de lieux qui mêlent les arts plastiques, les arts de la rue, le théâtre, la marionnette, la musique, le cirque..., relancent leur mobilisation pour que les politiques publiques de la culture fassent toute leur place à la multitude des lieux intermédiaires et indépendants.

Nous nous félicitons de la volonté de Françoise NYSSEN, ministre de la Culture, de mettre en avant la diversité culturelle, une meilleure équité sociale et territoriale, un partage des expériences artistiques et culturelles à travers des démarches hors-cadre, pour favoriser les droits culturels. Les lieux intermédiaires et indépendants y contribuent et doivent pouvoir être pleinement pris en compte pour renouveler les politiques publiques en direction de l’ensemble des territoires.

Inquiétés par le risque de remise en cause du dispositif de soutien aux « Ateliers de Fabrication Artistique » (mis en place en 2016, reconduit en 2017 puis transféré en 2018 dans le programme démocratisation), nous avons entrepris un dialogue avec le ministère. Nous nous engageons à poursuivre cette relation avec le ministère de la culture et, plus largement avec les collectivités publiques, afin de favoriser des politiques plus adaptées aux projets et réalités des lieux.

Déterminés à faire valoir les dynamiques portées par la diversité des lieux intermédiaires et indépendants, nous appelons les acteurs et les lieux à continuer à prendre toute initiative locale et régionale visant à poursuivre le repérage de l’existant, à se coordonner et à interpeller les responsables des politiques publiques au niveau de l’Etat et des collectivités territoriales.

Les organisations signataires (membres fondateurs de la Coordination Nationale des Lieux Intermédiaires et Indépendants) : Actes If, FAMDT, FEDELIMA, Fédération nationale des arts de la rue, FRAAP, SYNAVI, THEMAA, RIF, SMA, UFISC.

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Date : 27/03/2018

Du respect de la liberté d’expression artistique et de programmation

Communiqué de la FEDELIMA et du SMA

Nantes, le 27 mars 2018

Il est important aujourd’hui de réagir à la polémique qui juge « honteux » et « indécent » le retour de Bertrand Cantat sur scène. Cette polémique montre une fois encore que l’expression artistique provoque des réactions passionnées.

À ce titre, la FEDELIMA et le SMA tiennent à affirmer leur attachement au respect des droits humains fondamentaux, dont font partie la liberté d’expression artistique autant que le respect de la dignité des personnes. Les droits humains fondamentaux sont le socle des droits culturels des personnes. C’est en référence à ces valeurs communes de notre république que les questions posées par la présence de cet artiste sur scène doivent être abordées et discutées.

Les droits culturels nous encouragent à rechercher ce qui fait dialogue entre les personnes. Ils nous conduisent à exiger que, dans cette affaire comme dans bien d’autres, les arguments raisonnés prennent la place des passions. Entre le respect impératif de la dignité de chacun et celui tout aussi impératif de la liberté d’expression, comment trouver le bon équilibre, la bonne conciliation ?

Nous demandons, puisque la tournée de cet artiste se poursuit notamment dans des lieux adhérant à la FEDELIMA et au SMA, que les conditions d’un dialogue raisonné soient acceptées par toutes les parties. Nous invitons chacun à ce titre, à se référer particulièrement au rapport de Madame Shaheed sur « la liberté d’expression artistique et de création », ainsi qu’au communiqué de l’Observatoire de la liberté de création.

Cet effort de raison est d’autant plus important à mettre en place que certains élus ont, sans dialogue argumenté, exercé une forte pression sur les lieux et les festivals ayant pris la décision de programmer le spectacle dont il est question. De telles positions, prises unilatéralement, sont par principe inacceptables au regard des droits culturels mais aussi de l’article 2 de la loi Liberté de Création, Architecture et Patrimoine selon laquelle « la diffusion de la création artistique est libre ». Elles constituent une atteinte manifeste à la liberté de création et de diffusion.

Plutôt que de craindre la polémique, les élus de la République devraient rechercher les meilleures conditions du vouloir vivre ensemble. Leur responsabilité est d’appeler les parties à exprimer leurs arguments dans des débats publics sereins et apaisés.

La raison doit nous guider dans notre liberté de faire des choix, même si d’autres ne sont pas d’accord. Alors, débattons, confrontons nos points de vue, et laissons à chacun la liberté d’aller ou non voir un spectacle, à chaque artiste la liberté de créer, à chaque acteur la liberté de programmer !

La FEDELIMA et le SMA


Date : 17/01/2018

Pour une concertation sur les politiques publiques en faveur des musiques

Communiqué inter organisations

Nantes, mercredi 17 janvier 2018

Le rapport « Rassembler la musique, pour un centre national » commandé par l’État et publié en novembre 2017, dresse le portrait d’une filière musicale opposant un secteur « marchand », qui serait financé majoritairement et directement par les publics, à un secteur « public », dont le financement ne reposerait que « nécessairement et durablement sur la subvention ».

Cette présentation fait abstraction d’un grand nombre d’acteurs de droit privé représentant des structures relevant de l’intérêt général, qu’elles soient associatives ou TPE, qui agissent dans des logiques de proximité relevant de l’utilité sociale. Ces acteurs développent des projets sur un modèle économique mixte et partagent des valeurs de défense de la diversité artistique et culturelle, de l’initiative citoyenne, et de primauté de la coopération en opposition au modèle concurrentiel dominant.

Nous, organisations, fédérations et réseaux, nous inquiétons de l’invisibilité à laquelle nous-mêmes et les structures que nous représentons serions condamnés, sans prise en compte de nos modèles économiques et politiques, dans la définition des attributions, du périmètre et de la gouvernance d’un centre national de la musique, comme dans la politique globale du ministère de la Culture.

Nous demandons donc à l’État de réaffirmer son rôle stratégique en garantissant une intervention publique juste et équitable, qui tienne compte des enjeux fondamentaux de respect des droits des personnes, d’équité sur les territoires, et de nécessaire promotion de la diversité des pratiques et des esthétiques.Cette garantie nous semble d’autant plus nécessaire que le rapport précité suggère, en complément de la création d’un « centre national de la musique », une réorganisation profonde du ministère de la Culture.

En conséquence, nous affirmons notre volonté de participer pleinement à la préfiguration de ce centre national de la musique et demandons à élargir les débats à une concertation sur les politiques publiques en faveur des musiques.