Renseignez votre adresse e-mail ci-dessus pour recevoir la newsletter de la FEDELIMA.
Une démarche démocratique d’observation et d’analyse
« L’Observation Participative et Partagée » (OPP) est une méthode d’observation qui établit un mode relationnel participatif et partagé, entre tous les participants (observateurs, observés et partenaires) tout au long de sa mise en œuvre aussi bien dans la détermination de ce qui est à observer que dans l’analyse. Le contributeur ou observé peut se saisir à tout moment de l’observation pour produire de la donnée qu’il traite, donne à traiter, met en accès ou livre à son environnement professionnel, universitaire ou politique. Cette méthode repose sur un socle de principes éthiques et sur un système de valeurs validées entre les différents acteurs qui s’y impliquent. Les principes fondamentaux de l’OPP reposent sur la responsabilisation, l’implication et l’accompagnement des acteurs observés. Ceux-ci sont placés au cœur du dispositif d’observation et associés à la gestion et à la maîtrise de l’information qu’ils produisent (constitution des questionnaires, inventaire des problématiques, participation à l’analyse des résultats, etc.).
La philosophie d’action qui anime cette méthode induit un équilibre des intérêts des participants à l’observation en donnant une priorité à celui qui génère l’information dans son usage. Il s’agit de prendre en compte au mieux les intérêts respectifs des participants et contributeurs de l’observation et des enquêtes générées. L’OPP s’oppose en ce sens aux méthodes d’observation « descendantes » qui, de manière quasi systématique, excluent les interrogés de l’ensemble du processus de mise en œuvre d’enquête ou d’état des lieux, ne limitant souvent leur rôle qu’à une réception passive des informations traitées.
L’OPP a été élaborée à partir de 1998 dans le cadre du projet « Tour de France » de La Fédurok. L’initiation de ce travail d’observation a permis d’inscrire les lieux membres de cette fédération dans un processus continu d’observation, partagé avec les partenaires publics (l’État et les collectivités territoriales), les professionnels (Fonds de soutien puis le CNV, SACEM, …) et les différents acteurs de l’observation de l’époque (l’observatoire de la musique et l’observatoire des politiques publiques).
Le travail continu de mobilisation et la pédagogie déployée permirent d’obtenir des taux importants de participation (entre 60 et 90%). Mais c’est surtout ce qui se révéla alors de l’analyse partagée et concertée des résultats au plus près des réalités des acteurs observés, et ce qui en découla comme réflexion collective et mise en place d’actions concrètes, qui lança la dynamique d’OPP dans la durée.
Ce qu’il est, ici, important de préciser, c’est que le déploiement de la méthode OPP s’est parallèlement complété, dès l’année 2000, d’un outil dédié permettant de recueillir et stocker les informations en ligne via Internet. Il s’agissait, déjà à l’époque, d’anticiper la dématérialisation des supports papiers et l’intégration du numérique et de l’internet dans les usages. D’une première étape de développement informatique d’un outil dénommée « CooPalis », nous sommes arrivés à une plateforme en ligne « GIMIC » permettant aujourd’hui d’organiser la collecte des données, leur stockage sur plusieurs années, leur partage et leurs traitements statistiques de manière automatisée. Des organisations d’acteurs régionaux et nationaux utilisent aujourd’hui cette plateforme dédiée au service de l’OPP. L’État, via le ministère de la Culture - DGCA et son Bureau de l’Observation pour l’observation annuelle des lieux labellisés SMAC, mais également des collectivités territoriales. Pour des Conseils départementaux par exemple, il s’agit, de concilier l’objectif de dématérialisation des dossiers de demande de subventions des écoles de musique tout en permettant l’analyse en temps réel des informations pour la production d’indicateurs chiffrés et tableaux de bords communiqués tant aux demandeurs, qu’aux techniciens des services pour le traitement administratif des dossiers, qu’à la collectivité dans un processus commun d’observation.
Au-delà des résultats de travaux réalisés, l’OPP est dans son mode d’animation et de mise en œuvre propice à la concertation et à la coopération. Elle favorise le travail collectif de diagnostic à partir des données partagées avec les participants. Elle a un caractère dynamique et reste un objet d’échange, favorisant le débat, la connaissance mutuelle, le travail de coopération entre acteurs, mais aussi entre acteurs et organismes professionnels et publics.
L’OPP, associée à sa plateforme en ligne dédiée GIMIC, s’inscrit pleinement dans des démarches d’intérêt général par son fonctionnement démocratique horizontal. L’appropriation de la démarche comme l’usage de l’outil est accessible simplement et bénéficie désormais d’une expérience capitalisée et transférable.
En synthèse et factuellement, l’OPP est une méthode d’observation impliquant les observés tout au long du travail d’enquête, ils sont de véritables contributeurs participant à :
Une fois les données mises en forme par l’opérateur (statistiques, graphiques, ratios, etc.) les contributeurs sont invités à faire part de leurs interrogations, analyses et intérêts, participant ainsi à la production de la connaissance
L’OPP est propice à la concertation. Elle favorise le travail collectif de diagnostic à partir des données partagées avec les participants. Elle a un caractère dynamique, et est un objet :
Les données recueillies sont :
L’opérateur qui réalise les recueils/analyses est garant des principes :
Le document ci-dessous a pour objectif d’exposer, de manière la plus précise possible, les règles méthodologiques et principes fondamentaux, tant éthiques que déontologique, sur lesquels repose le travail « d’Observation Participative et Partagée » initié par La Fédurok (fédération des lieux de musiques actuelles/amplifiées) en 2005.
– 1 - Les enjeux de l’observation participative et partagée
– 2 - Principes et éthique de l’observation participative et partagée
– 3 - L’origine de l’observation participative et partagée : « le tour de France »
– 4 - La méthode
– 5 - Les outils techniques
– 6 - L’analyse, la production collective et les restitutions